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Lovecraft Country (OCS) : l’horreur du racisme a bien des visages

Le pitch

Dans l’Amérique raciste des années 1950, Atticus Black, un jeune homme de 25 ans, embarque avec son amie Letitia et son oncle George dans un road trip à la recherche de son père disparu. Sur la route, ils rencontrent des monstres fantastiques, ainsi que des monstres bien réels…

  • Format : 10×58’
  • Durée totale de visionnage : 10 heures
  • Genre : Fantastique / Horreur

Si vous avez aimé : American Horror Story, The Haunting of Hill House, The Terror

La critique

La nouvelle série HBO évènement est un drôle d’objet télévisuel. Lovecraft Country est une adaptation du roman du même nom de Matt Ruff, co-produite par Jordan Peele et J.J. Abrams et développée par Misha Green, scénariste montante qui a fait ses premières armes sur les séries Heroes, Sons of Anarchy ou encore Helix. Une équipe de choc pour une histoire à la croisée entre le fantastique, l’horreur et le drame sociétal sur fond de ségrégation raciale. À la vue des 5 premiers épisodes montrés à la presse, on comprend désormais ce casting de choix tant la proposition de Lovecraft Country est originale.

L’histoire commence alors que Atticus Freeman (Jonathan Majors) se lance dans un road trip sur les traces de son père disparu. Accompagné de Leti (Jurnee Smollett, vue récemment dans Birds of Prey) et de son oncle George (Courtney B. Vance), son voyage lui fera rencontrer des dangers bien connus et d’autres beaucoup plus étonnants. Tout le concept de la série sera de mêler la menace du racisme latent de l’époque avec celle des monstres de l’univers de Lovecraft. On comprend l’implication de Jordan Peele qui depuis Get Out, s’efforce de mêler les histoires de genre avec des thématiques actuelles.

Si l’équilibre est ici bien trouvé dans des épisodes denses avoisinant l’heure, Lovecraft Country a fait le choix d’une sérialisation poussée, proposant à chaque épisode une revisite d’un genre bien connu. De la maison hantée en passant par le film d’aventure ou encore le pur fantastique, elle traverse différents univers : les monstres, qu’ils soient humains ou surnaturels, sont tous une manière de proposer un point de vue différent sur une Amérique gangrénée par le racisme. Le concept est efficace, car il fait en plus appel à un folklore fantastique et horrifique bien ancré dans la culture populaire.

Dans son intention louable et pertinente dans son époque, la série oublie cependant d’être subtile, s’efforçant à chaque épisode de faire passer un message fort. On a ainsi du mal à saisir la vraie nature des personnages qui traversent à une vitesse folle des épreuves plus fantastiques les unes que les autres. On gage que la deuxième moitié de saison sera plus convaincante à cet égard, car cela n’entache à rien la puissance allégorique de Lovecraft Country. La série, dans son pari fou, arrive confronter les univers et les tons comme a pu le faire Watchmen l’année dernière.

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Published by
Hugo Clery