La relation amoureuse tumultueuse entre Catherine II et le tsar Peter de Holstein-Gottorp qui se marient alors que la jeune fille n’a que 16 ans… La série se concentre sur le complot de Catherine pour assassiner son mari et prendre le trône de Russie.
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Suite au succès du film La Favorite et de sa nomination aux Oscars, le scénariste australien Tony McNamara a profité de sa récente notoriété outre-Atlantique pour adapter sa propre pièce sur la vie de Catherine The Great, impératrice de Russie. Si la série prend la forme de drame historique, il ne faut pas s’attendre ici à une quelconque velléité d’authenticité : The Geat altère les faits à sa guise pour en proposer en relecture satirique et parfois grotesque. Les personnages jurent toutes les deux répliques dans des situations à l’humour noir omniprésent et à la limite de l’anachronisme.
On se prête à rire face à des dialogues incisifs et mordant qui bénéficient de l’écriture théâtrale du matériel d’origine. Les amateurs de bons mots et de rhétorique dévastatrice seront ravis. Surtout avec un casting aussi convaincant : Nicholas Hoult est parfait en figure de proue de l’amoralité politique, même si l’irrévérence de son personnage semble parfois forcée. Il montre en tout cas tous ces talents en incarnant un dirigeant détestable et pourtant touchant à plusieurs égards. Elle Fanning en Catherine joue parfaitement le registre de l’idéaliste face à la dure réalité de la vie, alors que son personnage se verra transformé par la relation toxique d’un mari abject et dangereux. Les deux acteurs semblent s’amuser comme des petits fous.
Au-delà du côté satirique, la série sait se renouveler en se focalisant sur son intrigue : le complot de Catherine pour détrôner son propre mari. Il faut dire qu’elle réussit brillamment ses changements de tonalité quand elle passe parfois brutalement dans le registre du drame historique. Malgré quelques soucis de rythme, The Great évite les écueils du « Film de 10 heures » pour proposer une véritable sérialité dans sa narration. Chaque épisode permet d’aborder une partie de tout ce petit monde : la Cour, l’adultère, la diplomatie ou encore la famille. On découvre avec Catherine les hauts et (surtout) les bas d’une société dépravée bien plus soucieuse sur la qualité de sa vodka que du bien être de son peuple.
Si The Great ne fait pas toujours mouche dans son irrévérence, la série nous offre de francs moments de rire et des performances d’acteurs absolument réjouissantes. Ajoutez à ça une réalisation léchée et des dialogues ultra efficaces, on n’est pas si loin du Great. Si Hulu décide de renouveler la série pour plusieurs saisons, comme prévu par les producteurs, alors la plateforme tient là sa réponse décalée à The Crown.
Les 10 épisodes de The Great sont disponibles sur la plateforme Starzplay