Sept ans après que le monde soit devenu une vaste étendue glacée, les survivants ont trouvé refuge dans un train en perpétuel mouvement, le Snowpiercer. Composé de 1001 wagons, l’engin fait le tour du globe à toute vitesse. À bord, la guerre des classes, l’injustice sociale et la politique interne sèment le trouble.
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Un épisode par semaine tous les lundis sur Netflix
10×45 minutes (durée totale de visionnage : 7 heures et 30 minutes)
Snowpiercer est enfin là, après 5 ans de development hell : un changement de showrunner plutôt mouvementé, de réalisateurs et enfin de chaîne. On peut dire que la série s’est fait attendre et une telle gestation signifie souvent un produit final inégal, fruit de la vision de multiples scénaristes et réalisateurs. Après le visionnage des 10 épisodes de cette première saison (la deuxième est d’ores et déjà commandée par TNT), Snowpiercer est un divertissement qui peine à trouver ses marques et qui pourtant, nous laisse entrevoir ce qu’elle pourrait être.
Alors que le pilote nous rappelle forcément le début du film de Bong Joon-ho (qui est aussi producteur exécutif de la série), l’histoire prend très vite un tournant notable et franchement décevant. Alors qu’une rébellion des passagers en queue de train se fomente, menée par Andre Layton (Daveed Diggs), la direction du Snowpiercer veut faire appel à ses talents d’ancien détective pour résoudre un meurtre commis dans les wagons de la classe moyenne. Tout comme le roman graphique et le film, la série se veut aussi une histoire de lutte des classes. Cette société de survivants, menée par l’insondable Melanie Cavill (Jennifer Connelly), bénéficie de la solidité de l’oeuvre originelle dans sa conception. En tant que véritable ville en mouvement, on retrouve ainsi toutes les infrastructures et quartiers : le wagon de la fête, celui du troque, de l’agriculture ou encore de l’éducation.
Mais c’est en commençant avec une sombre histoire de meurtre que Snowpiercer commet son premier faux pas. Une intrigue qui se pose en véhicule pour découvrir tous les rapports de force entre les différentes parties du train, mais qui peine franchement à capter l’intérêt. On perd toute la subtilité du film de Bong Joon-ho pour un traitement encore une fois à l’Américaine, se focalisant sur certains personnages manquant de relief au lieu de proposer un véritable discours sur l’essence même de Snowpiercer : la lutte des classes dans un contexte post-apocalyptique. On passe donc la moitié de la saison à ne pas saisir où la série veut nous emmener alors qu’elle semble passer toute opportunité de creuser toutes ces thématiques intéressantes.
Mais ensuite, Snowpiercer prend un chemin différent en se racontant notamment les efforts de rébellion avec des motivations plus claires de la part de ses personnages. C’est notamment le cas de Melanie Cavill, responsable de la conciergerie du train, qui se révèlera au fil des épisodes. Sans pour autant proposer des arcs narratifs renversants, cette seconde moitié de saison embrasse totalement son message politique et la dimension morale de la survie de l’humanité. Jusqu’où aller pour sauver le plus grand nombre ? Et pour quels sacrifices ? La fin de la saison est à cet égard bien plus réjouissante que le début et promet peut-être une seconde partie bien plus convaincante.
Snowpiercer revient à peu près sur les rails après une première moitié franchement insipide. Mais même avec ce constat, la série souffre toujours d’une écriture souvent plate dont la grandiloquence gâche un véritable potentiel qu’on entrevoit dans ces tout derniers épisodes. On croise les doigts pour la deuxième saison.